2 janvier 2019

L'ADOPTION, ZIDROU & ARNO MONIN



« -Tu aurais pu au moins lui donner un bisou! -Un baiser de plus et elle nous faisait une overdose la pauvre petite. -Tu avoueras quand même qu'elle est mignonne comme un coeur. -On voit bien que tu n'as jamais vu un coeur de près, ma chérie! Parole de boucher! »

« L'amour, ça ne se vole pas ! L'amour, ça ne s'achète pas ! L'amour, ça se mérite ! »

Une merveilleuse découverte! Une bd mettant en avant le désarrois d'une petite péruvienne qui se retrouve dans un pays qui n'est pas le sien et plus encore, dans une famille qui lui est étrangère. Mais cela raconte également l'histoire d'un grand père qui doit alors bousculer son train-train quotidien et offrir un peu d'amour à ce petit bout de chou. Un récit humaniste, émouvant et parfois ponctué d'une petite touche d'humour. Magnifique. Malheureusement, le second tome n'a pas été à la hauteur et m'a clairement laissé sur cette impression d'histoire inachevée.







Lorsque Qinaya, une orpheline péruvienne de 4 ans, est adoptée par une famille française, c’est la vie de tous qui est chamboulée. Mais pour Gabriel, ce sera encore plus compliqué : il lui faudra apprendre à devenir grand-père, lui qui n’a jamais pris le temps d’être père. Des premiers contacts un rien distants aux moments partagés, Gabriel et Qinaya vont peu à peu nouer des liens que même le vieux bourru était loin d’imaginer.


Changeons un peu les habitudes ! Je ne suis jamais réellement sortie de ma zone de confort il faut dire, je me dirigeais certes vers différents types de lectures, je pense pouvoir aisément me laisser conseiller vers tel ou tel genre de roman, en revanche mes choix ont toujours été limités aux romans. Bandes dessinées, romans graphiques (je n’ai d’ailleurs jamais su s’il y a avait une différence entre ces deux genres), manga… Il faut dire que je n’ai jamais réellement plongé mon nez là dedans. J’ai du loupé bien des merveilles, j’en suis bien consciente, mais depuis quelques temps j’ai enfin commencé a m’y intéresser. Shaaame !!! Je sais bien… 

Vous avez donc dû le remarquer au titre de cet article, j’ai récemment bouger mon popotin pour faire la découverte de certaines bandes dessinées qui m’attendaient sagement chez moi (en plus me direz-vous!! Quand je vous disais que c’était honteux!). Et ce petit bijoux que je vais vous présenter n’est autre que L’Adoption de Zidrou et Arno Monin. Et croyez moi quand je vous dis que c’est une petite merveille. 



Je vous met un petit peu dans le contexte. Nous suivons donc l’histoire du famille française, et c’est un personnage en particulier qui va nous intéresser : Gabriel. Un vieil homme assez ronchon, légèrement bourru, toujours occupé à faire ceci et cela, le stéréotype même du grand père. Vous avez l’idée là ? Parfait! Pas de chance pour lui, on va chambouler son petit quotidien quand il va apprendre que son fils va adopter une orpheline péruvienne. Ça ne sera pas aisé pour lui d’apprendre à être « papi » du jour en lendemain, d’autant plus qu’il a déjà eu du mal à endosser le rôle de « père ». On perçoit quelques difficultés, tant dans la manière de vouloir se comporter comme une grand père que de se considérer comme tel. C’est assez touchant car la volonté est là, les efforts sont nombreux et le résultat est émouvant. 

Quinaya, quant à elle, est particulièrement attendrissante. Une petit boule d’énergie, spontanée, libre, qui vient perturber le quotidien de toute cette petite famille et malgré tout, ils ne peuvent s’empêcher de s’émouvoir devant cette petite bouille. Cette relation qu’ils nouent est d’autant plus intéressante et touchante car aucun lien du sang ne les relie, on aborde ici la question de l’affection et de l’amour à travers une thématique importante : l’adoption. 

Les graphiques jouent beaucoup dans la réussite de cette histoire, les couleurs sont à la fois vives et douces, c’est un plaisir pour les yeux. On trouve également une petite touche d’humour dans les dialogues, ce qui apporte un brin de légèreté au récit mais ce qui nous permet aussi de reconsidérer le cas de Gabriel. S’il est peu réceptif à l’arrivée de ce petit ange, on remarque bien qu’il met un certain soin à ne pas se laisser trop vite attendrir, peut être par crainte d’accepter trop facilement et trop rapidement la présence de Quinaya. « Tu avoueras tout de même qu'elle est mignonne comme un cœur. » « On voit bien que tu n'as jamais vu de cœur de près, ma chérie ! Parole de boucher ! » 



Excepté cette relation qu’il noue avec cette petite fille, l’histoire nous relate également la relation que Gabriel entretient avec sa femme ou même de sa relation avec son fils, pour qui il n’a pas été réellement présent. Mais on assiste aussi aux fameuses réunions des Gégés, l’histoire de Quinaya prend donc vie au coeur du quotidien de chacun. 

En revanche, le tome 2 de cette bande dessinée m’a beaucoup moins convaincu. Le récit s’assombrit et prend un tournant beaucoup mois sympathique. Si les deux tomes sont complémentaires, ils n’en restent pas moins différents l’un de l’autre. Nous sommes toujours aussi sensible au récit mais l’histoire qui se dessine sous nos yeux nous semble plus dur, et douloureuse. La fin m’a parut inachevée, et je reste finalement sur cette impression : celle d’un récit incomplet. 

Au final, j’ai été emballée par cette histoire touchante et ces personnages très réalistes. Un thème abordé avec une grande sensibilité et une sincérité émouvante. Seulement, je pense que je me serais facilement contentée du premier tome, la lecture du second tome m’ayant davantage laissé sur une impression d’inachevé. Une petite merveille à découvrir, tant pour l’histoire même de cette bd et de ses personnages que pour les fabuleux graphiques de Arno Monin.



60 PAGES — AVRIL 2016 — BAMBOO EDITION — COLLECTION GRAND ANGLE

27 août 2018

SONGE À LA DOUCEUR, CLEMENTINE BEAUVAIS



« Je m'en fout que ça te fasse rire, tu sais, de nous deux je suis le seul à avoir vu la verité en face, je suis le seul a ne pas mettre fais une carapace, pas parce que j'étais inconscient, non,mais parce que j'étais vivant à l'époque j'étais vivant, j'étais léger,fragile peut-etre, mais libre- et ta cuirasse Eugène,un jour tu t'affaisseras dedans, Tu creveras dedans »

Un roman à la fois ordinaire et original, qui intrigue notamment grâce à sa forme en vers libre. Une forme qui, à mon sens, à été difficile à suivre et à laquelle il est difficile de s’habituer. Les deux protagonistes paraissent bien fades face au deux personnages secondaires qui m’ont, eux en revanche, parût bien plus intéressants.







Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c’est l’été, et il n’a rien d’autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant, et plein d’ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse de lui, et lui, semblerait-il… aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s’est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s’aperçoit, maintenant, qu’il la lui faut absolument. Mais est-ce qu’elle veut encore de lui ? Songe à la douceur , c’est l’histoire de ces deux histoires d’un amour absolu et déphasé – l’un adolescent, l’autre jeune adulte – et de ce que dix ans à ce moment-là d’une vie peuvent changer. Une double histoire d’amour inspirée des deux Eugène Onéguine de Pouchkine et de Tchaikovsky – et donc écrite en vers, pour en garder la poésie. 

Bon, j’ai bien conscience que ce n’est pas ici que vous allez faire une découverte. « Songe à la douceur » est un livre qui a eu beaucoup de succès récemment, on le voit partout. Ce livre nous interpelle et nous intrigue, si ce n’est par l’histoire même du roman, ce sera par sa forme originale.  Le tout réside dans la forme du roman, en effet, le livre est écrit en vers. « En vers » vous dîtes ? La mise en page est certes sympathique et hors du commun, mais on peut rapidement se trouver déconcerté par ce style pour le moins atypique.   

L’histoire en elle même ne casse pas trois pattes à un canard (oups vous m’excuserez cette expression…). Une histoire d’amour comme on peut souvent en voir. Deux protagonistes, Eugène et Tatiana, qui se sont connus adolescents lors des vacances d’été. Sans grande surprise, cela restera l’histoire d’un été car ils se perdent de vue et ne se retrouvent que des années plus tard dans le métro. Tatiana a grandi, évolué, elle est devenue « quelqu’un », une jeune femme en pleine rédaction de sa thèse. Eugène, quant à lui, est à présent salarié.  

« On se croit mûr, on est sûr de ne pas se tromper parce qu'on plante son futur dans une terre sèche entre des billes d'argile pour qu'il ne pousse pas trop beau et trop facile, qu'est-ce que j'étais con ! qu'est-ce qu'il avait raison, qu'est-ce qu'ils ont essayé de me rendre mieux. J'avais 17 ans ! d'où me venait ce sérieux ? D'où me venaient - d'où me venaient ces grands principes ? Qu'est-ce qui m'empêchait de me pencher sur Tatiana pour l'embrasser, j'aurais sûrement adoré ces lèvres. »


La lecture du roman est ponctué par des flash back et c’est cela qui rend la lecture intéressante à mon sens. Sans ces petits retours vers le passé, l’histoire resterait bien fade et sans grand intérêt. Adolescent, Tatiana reste une jeune fille qui préfère garder son nez dans des romans d’amour plutôt que de se confronter aux autres, Eugène lui, est un jeune homme bien dans sa peau, qui repoussera cette dernière quand elle tombera amoureuse de lui. C’est simple, sans complications. Des années plus tard, les rôles se sont en quelques sortes inversés. La jeune et fragile Tatiana est à présent une femme en plein réussite, qui se fait une petite place dans le monde du travail. Eugène, de son côté, donne tout l’air de n’avoir rien accompli d’extraordinaire. Ce retournement de situation est assez intriguant. On suit donc les deux jeunes gens, à deux moments de leur vie.  

Ne pas croire que toute l’histoire est centrée sur ces deux personnages, deux autres protagonistes, un en particulier, surgissent également dans le récit. Tout un mystère sera porté sur l’un deux. Et malgré, qu’il ne soit qu’un personnage secondaire, j’ai (et de loin) préféré le profil de Lensky. Son côté rêveur, idéaliste, passionné, m’a complètement charmé. Tatiana et Eugène paraissent bien fade à côté, et c’est certainement l’effet voulu.  

« J'aimais tout le monde, hier encore, hier j'avais seulement de l'amour dans la tête, j'avais l'existence belle, vous me l'avez rendue bête »

Place à la forme à présent. Je sais que beaucoup ont apprécié ce roman pour le style poétique et original qui s’en dégage. J’ai moi même été attirée avant tout par cet aspect. Et que dire ? Alors, certes, c’est amusant, donne du charme à l’histoire mais contrairement à beaucoup, je n’ai pas su accrocher à cette forme. Il faut clairement s’y habituer, j’ai de nombreuses fois été interrompue tant la lecture ne me paraissait pas naturelle. Ça part dans tous les sens, à droite à gauche, de travers. J’ai eu la nette impression que ma lecture était souvent hachée. On s’habitue à la forme au bout de quelques minutes, mais cela demande tout de même un effort aux yeux et au bout d’un court moment, j’étais fatiguée d’être autant concentrée sur ma lecture.   

« D'un coup , D'un coup, D'un coup elle s'est cassée, ma jeunesse elle qui etait dorée comme toutes jeunesse doit l'etre, elle qui n'avait raison d'etre qu'Olga , la poesie et toi, et le soleil et les spliffs sur ce toit. Qu'est ce qui se passera demain? qu'est ce que je vais faire, quand je me reveillerai sans ma jeunesse , avec dix mille ans de plus, et pas plus d'experience - d'intelligence parce que l'ennui c'est pas une sagesse, la tristesse c'est pas un projet educatif... »

Un aspect du roman qui m’a beaucoup plu en revanche : le point de vue narratif omniscient. Lors de la lecture, cela nous donne l’impression que le narrateur fait parti intégrante de l’histoire, qu’il pourrait être un des personnages du roman. Il est amusant de remarquer quelques conversations échangées entre le narrateur et les personnages, parfois pour les sermonner, les interroger, leur faire prendre conscience de certains faits…  

Vous le remarquerez donc, je n’ai pas été aussi emballée que certains quant à cette lecture. Les personnages principaux m’ont paru bien fades, l’histoire est basique et sans grande surprise, et la forme du roman quelque peu dérangeante et désagréable par moment, même si je lui ai trouvé un charme quelques fois. Ce n’est pas forcément une déception, ce en partie grâce au mystère qui tourne autour d’un personnage secondaire, aux flash back qui m’ont interpellé. Je pense donc simplement être passée à côté de cette histoire, peut être que je n’ai pas su l’apprécier comme il l’aurait fallut.

240 PAGES — AOUT 2016 — EDITIONS SARBACANE

23 août 2018

LES QUATRE SAISONS DE L'ETE, GREGOIRE DELACOURT



"On ne doit pas redonner vie à nos amours d'enfance. On doit les laisser là où elles sont: dans l'obscurité confortable des souvenirs. Là où les promesses ébauchées, les caresses imaginées, oubliées, la nostalgie des peaux, des odeurs, là où les rêves enfouis se bonifient et écrivent la plus belle histoire."

Une ode à l'amour tout simplement.Un roman court et bref, un brin nostalgique et mélancolique, mais également d'une grande beauté, et ce, en partie grâce à la plume de l'auteur qui nous embarque, nous transporte, et fascine.













Lors de l'été 1999, au Touquet, quatre couples d'âges divers se croisent furtivement sur la plage, parmi les touristes. Adolescents, trentenaires, quinquagénaires ou septuagénaires, ces amoureux se renvoient différentes images du couple, s'influencent, s'envient, s'inspirent, etc. 

14 juiillet 1999 donc, sur les plages du Touquet. On ne s’éparpille pas à droite à gauche, l’histoire prendra lieu ici même. Ou plutôt dirais-je, « les » histoires. J’ai eu la surprise en débutant ce roman de remarquer qu’en réalité, il se divisait en 4 histoires. Il s’agira du récit de 4 couples, l’un de 15 ans, un second 25, un autre de 55, et enfin un dernier couple de 75 ans. Preuve que l’amour n’a pas d’âge, comme on dit. C’est aussi ce que Grégoire Delacourt prend soin de nous montrer à travers ses protagonistes, et ce de manière poétique.  

A des façons, ces histoires, cette plume, cette délicatesse, ce brin de folie, m’a fait penser à l’oeuvre d’Olivier Bourdeaut, « En attendant Bojangles ». Ce n’est qu’une impression personnelle, mais je pense que c’est en partie pour cette raison que cette lecture s’est également avérée être un coup de coeur. L’auteur a une manière si douce et une façon si poétique d’amener cette histoire. Avant même de tomber sous le charme des banalités de chacun, j’ai d’abord été séduite par la manière dont Grégoire Delacourt amène les événements, de quelle manière il les raconte, de la façon dont il donne tant de beauté à quelque chose qu’on juge de si banal : l’amour.  

« J’attendais qu’elle grandisse, maman. J’attendais qu’elle puisse poser sa tête sur mon épaule. J’attendais que sa bouche tremble lorsque je m’approcherais d’elle. J’attendais ces parfums étourdissants qui diraient viens, tu peux me rejoindre maintenant, tu peux te perdre en moi, te brûler. J’attendais de pouvoir lui dire les mots dont on ne revient plus. Ces mots qui creusent le sillon d’une vie à deux. Une allégresse. Et parfois une tragédie. »

Car oui, autant la plume de l’écrivain est magnifique, autant le sujet traité ici est d’une beauté… Alors oui, l’amour, l’amour, l’amour. C’est cul-cul, niais, lassant, qu’est ce qu’on a à fiche de l’amour. C’est un thème que l’on nous rabâche sans arrêt dans chaque roman, un sujet épuisé jusque la moelle, qui ne sous séduit plus autant qu’avant. Je serais en partie d’accord avec cela, j’ai moi même de plus en plus de mal a véritablement apprécié les romans traitant de ce sujet. Mais détrompez-vous. Je ne dis pas que cette histoire va vous réconcilier avec cette thématique, mais elle peut au moins vous charmer. Sans excès, sans exagération, avec seulement du naturel et de la simplicité.  

« -Je ne sais pas si je suis amoureuse de toi, Louis, même si je suis bien avec toi. L’amour, c’est quand on peut mourir pour quelqu’un. Quand on a les mains qui piquent, les yeux qui brûlent, quand on n’a plus faim. Et j’ai pas les mains qui piquent avec toi. »

Ici, on va nous présenter cette passion à travers l’innocence de deux adolescents, l’amour perdu, et celui qui dure, qui persiste, qui se bat, mais également l’amour éternel qui unit deux personnes. A des âges où nous jugeons que l’amour est incompris, incohérent, impossible ou même qu’il se soit épuisé, dissout avec le temps, on y découvre qu’en vérité qu’il est plus présent que jamais. La patience d’un jeune homme, la folie d’une femme, les vieux jours partagés de deux petits vieux. Les protagonistes se croisent, de près, de loin, se parlent brièvement, s’observent, d’une manière subtiles Grégoire Delacourt les mêlent entre eux.  

« N'est-ce pas qu'ils sont drôles les mots. On tombe amoureuse, puis on tombe enceinte, puis on tombe de haut. » 

Même si ces histoires n’en ont pas moins un goût amer, un brin de nostalgie, peut être un peu mélancolique, j’ai apprécié la simplicité et surtout de ne pas être tombé dans les clichés auxquels nous avons souvent droit. C’est débordant d’amour, d’espoir, de désespoir aussi, et de belles réflexions. En espérant que l’auteur ait une plume aussi belle dans ses autres romans. 

288 PAGES  MAI 2015 (1ER EDITION) — LE LIVRE DE POCHE

17 août 2018

THOUGHTLESS TOME 1 - INDECISE, S.C. STEPHENS


«  Notre amitié s'était transformée en une passion qui, une fois allumée, avait brûlé sans quoi que ce soit puisse l'éteindre. »


Un romance qui réunit tous les clichés et stéréotypes possible. Un triangle amoureux qui n'y parait pas vraiment tant la fin du roman est évidente, et des personnages contradictoires et bien trop "indécis" pour le coup.















Depuis près de deux ans, Kiera vit une relation amoureuse paisible avec Denny, petit ami attentionné, tendre et dévoué. Une vie de couple parfaite s’annonce. Mais rien n’est jamais si simple en amour… Lorsque Denny obtient le job de ses rêves, Kiera le suit à l’autre bout du pays et poursuit ses études. Ils s’intallent alors en collocation avec Kellan, chanteur de rock et incorrigible tombeur. Kiera, serveuse dans le même bar que lui, est troublée par ses regards appuyés, au point que son gentil petit ami lui semble bien fade. Ce dernier, garçon studieux et courageux, ne manque pourtant pas de qualités. Quand Denny annonce qu’il doit partir deux mois pour son travail, c’est Kellan qui console Kiera. Une amitié qui aide la jeune femme à supporter la solitude. Mais en une nuit, tout va basculer et aucun des trois n’en sortira indemne. Les hésitations de Kiara que l’on suit tout au long du roman la porteront d’un homme à l’autre entre amour, amitié et passion.

Moi qui étais en froid avec la New Romance, je peux vous assurer que ce roman ne m’a pas du tout réconcilié avec ce genre. Il serait difficile de vous faire un avis clair et simple tant j’ai de choses à reprocher à ce roman. En lisant le synopsis, je me doutais bien que l’histoire ne serait pas complexe, on part littéralement sur une romance des plus banales avec (et attention, ne noyez pas si surpris) un bad boy. Et musicien! Vous savez, le stéréotypes même du mec provoquant, froid, sensuel. Mais bon, je laisse ce cher Kellan de côtés 2 minutes et je vous parle de l’histoire même.  

C’est long, l’histoire peine à démarrer. On ne se doute évidemment comment toute cette histoire va finir, le dénouement n’a aucune surprise pour le lecteur et pourtant on met un temps fou à en arriver aux fameux événements. Même si les faits étaient si prévisibles, on s’attend à ce que l’histoire démarre, qu’elle avance, progresse, pas que l’on soit spectateur du même train-train pendant tout le roman. Parce que je vous assure, si au bout de plusieurs centaines de pages vous n’avez pas saisi cette attirance entre Kiera et Kellan, c’est que vous avez loupé quelque chose.  

J’ai aussi remarqué que le style vestimentaire dans cette histoire a clairement de l’importance. Oui oui, vous n’êtes pas intéressé de savoir que la garde de robe de nos tourtereaux est fourni par IKKS ? Parce que au risque que vous l’oubliez, nous avons droit à une petite rappel toute les 20 pages. J’exagère surement, mais tout de même, les petits « il était vêtu d’un tee-shirt IKKS moulant, qui épousait parfaitement la forme de son torse » ou bien « il portait ce jean IKKS, son préféré de sa garde robe », c’est fatiguant. L’auteure fait une fixette dessus, à se demander si le roman est sponsorisé par la marque.  

Les personnages ne rattrapent pas le coup non plus. « Indécise » vous dites ? En effet, c’est clairement la thématique. Kiera une jeune femme qui est incapable de faire le moindre choix, et ce, jusqu’au derniers chapitres. Egoïste, fragile, j’ai rarement eu affaire à un personnage féminin aussi agaçant incompréhensible. Mais celui qui gagne haut la main le rôle du protagoniste le plus confus reste Kellan. Le bad boy, au regard de braise, nonchalant, qui finalement devient à fleur de peau, celle ci par contre je ne l’avais pas vu venir. Autant Kiera reste fidèle au personnage agaçant qu’on lui assigne dès le début du roman, autant Kellan semble avoir plusieurs personnalités.  

Alors bon, je ne suis pas contre les romances, ça m’arrive de temps en temps de dégoter une de ces petites lectures « sans prises de tête ». Mais ces derniers temps, je commence de plus en plus laisser à les laisser côtés pour une seule et bonne raison : les clichés! Un jeune musicien, un garçon dont toute les filles raffolent, dragueur, provocateur : stop. La jeune femme, tout innocente,  angélique et timide qui tombe sous le charme de ce dernier : stop. L’enfance difficile du protagoniste qui garde pour lui un douloureux passé, une histoire personnelle que personne ne peut comprendre : stop! Je ne veux pas généraliser mais il faut avouer qu’un grand nombre de romance reprend ce modèle. Je n’y trouve plus aucune intérêt et c’est triste de constater que certains ne vont pas au delà de ces clichés.  

Je pourrais certainement continuer un moment tant cette lecture m’a agacée mais je pense avoir expliqué l’essentiel. Je ne dis pas que cette histoire ne puisse pas plaire à certains lecteurs, certains recherchent probablement ce type de lecture et je ne les en blâme pas, au contraire. J’ai, pour ma part, eu beaucoup de mal à supporter les deux protagonistes et tous les clichés qui pèsent sur histoire. 

500 PAGES — AVRIL 2014 — HUGO ROMAN — COLLECTION NEW ROMANCE

26 janvier 2018

LA VÉRITÉ SUR L'AFFAIRE HARRY QUEBERT, JOEL DICKER



« Un bon livre Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l’effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre , après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d’un sentiment puissant ; pendant un instant, il ne doit plus penser qu’à tout ce qu’il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé. »

Une histoire qui demande à être très attentif, mais qui malgré tout vous manipule et vous embrouille la tête. Entre présent et flash back, beaucoup d'information sont à prendre en compte et encore maintenant je ne sais réellement comment prendre ce roman.







Cela fait quelques mois maintenant, que j'ai terminé La vérité sur l'affaire Harry Québert mais je me souvient très clairement avoir été départagée sur mon ressentiment. Cette histoire a t-elle été une découverte ou est ce que j'en suis plutôt déçue. Ce roman a eu le don de m'embrouiller comme jamais dès le moment où j'ai démarré ma lecture. Et encore aujourd'hui mes pensées à l'égard de cette histoire sont confuses. N'espérez pas avoir un avis précis car je crois que cette chroniques sera un peu brouillon..

Sur ces 700 pages (hé oui, un paquet quand même), j'ai été tantôt départagée par la déception de ne pas être satisfaite par la tournure des événements tandis que parfois j'ai complètement été happée par certaines révélations qui font que l'histoire avance enfin. Mais tout est si stratégiquement bien construit et j'avais la nette impression d'être quelque peu manipulée de temps en temps. En soit, le récit est bien construit, on se ballade entre le passé et le présent et un tas d'éléments rentrent peu à peu en jeu. J'aurais presque tendance à vouloir penser que beaucoup trop d'informations se chevauche, un tas d'éléments apparaissent ce qui fait que, après ces quelques mois, je ne me rappelle pas réellement du fin mot de l'histoire. Alors peut être cela est du au fait que je ne suis pas du tout habituée à ce genre littéraire, ou peut être pas, dans tous les cas la complexité de l'histoire peut être un atout comme elle peut faire défaut au récit.

Pratiquement tous les personnages nous paraissent automatiquement louche, on aurait tendance à accuser le premier venu au moindre faux pas, au premier geste suspect. Tous semblent cacher un secret les reliant à Nola et ce qui est plaisant c'est qu'on est sur un pied d'égalité avec Marcus. Cette histoire prend cœur dans un petit village plutôt charmant et malgré cela, tout nous semble faux, mensonger. A cela, sera forcément lié le scandale des médias, de quelle manière elle prend forme et aussi son impact car Harry Québert se retrouvera forcément démuni contre toutes ces accusations qui fusent sur lui.

Peut être est-ce moi qui n'ai pas su comprendre les personnages mais le principal défaut que je pourrait reprocher à cette lecture c'est l'histoire entre Nola et Harry. Elle ne m'a pas du tout parut crédible, malgré les nombreux flash back qui nous permettent de saisir un peu mieux l'origine de leur relation, j'ai eu beaucoup de mal à y croire tant cette histoire d'amour me paraissait niaise. Au fond, le personnage qui me semblait le plus louche était Nola et pourtant c'est elle la victime alors à partir de là je n'ai réellement su différencier ceux auxquels j'avais confiance, à ceux dont je me méfiais.

J'ai tenté plus d'une fois d'user de mes talents de détectives mais ça a été un échec. Il faut vraiment être attentif à l'histoire et pourtant à être trop attentif je me suis souvent embrouillée moi-même. Il est aussi vraiment intéressant d'avoir affaire à cette emballement médiatique, qui même aujourd'hui fait ravage car au delà de cette enquête, j'ai trouvé quelques clin d’œil où l'on dénonce certains défauts de notre société. Une très belle découverte donc, même s'il demande tout de même des efforts et que je reste parfois encore un peu départagée concernant certains points. 

700 PAGES — SEPTEMBRE 2012 (1ER EDITION) — EDITIONS DE FALLOIS POCHE