6 décembre 2017

EN ATTENDANT BOJANGLES, OLIVIER BOURDEAUT

       


"Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel. Sa trajectoire était claire, elle avait mille directions, des millions d’horizons, mon rôle consistait à faire suivre l’intendance en cadence, à lui donner les moyens de vivre ses démences et de ne se préoccuper de rien"

♥♥♥♥♥
Un petit bijoux. De la poésie, et un amour fou mêlé à un brin de folie.









Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C'est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mlle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l'appartement.
C'est elle qui n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères. Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom. 

On en a beaucoup parlé, pour certains, ce livre s’est révélé être une petite merveille, pour d’autre cette histoire n’avait que peu d’intérêt. De ce fait, j’ai pu remarquer que la plupart des lecteurs avaient un avis tranché sur ce roman. On aime ou on n’aime pas. D’autant plus que le résumé n’est pas forcément révélateur, la synopsis n’a pas la prétention de vous promettre une histoire débordante d’action et d’aventure. 

Rythmé de poésie et de fantaisie, Olivier Bourdeaut nous embarque au cœur de cette famille complètement perché mais voulant apprécier la vie comme elle leur vient, faisant alors barrage à toutes responsabilité qu’ils ne veulent assumer. Tout est si beau et mélancolique, on est départagé entre le rire et cet aspect tragique. Une femme farfelue, excentrique, bouillonnant d’enthousiasme et un mari, fou d’amour, se laisse entraîner par la folie de cette femme qu’il admire. Cette complicité et cet amour qu’ils se portent tous les trois, c’est admiratif, comme un baume au cœur. Le point du vue innocent de l’enfant nous permet de prendre part à ce récit sans aucuns préjugés. Simplement spectateur, on aurait tendance à encourager cette folie. Sans cesse à la recherche du jeu le plus absurde, oubliant toutes convenances, ils vivent sans contraintes, sans devoirs. 

Cette histoire ne m’a pas paru utopique, elle me paraissait simplement et foutrement belle. La plume d’Olivier Bourdeaut est si poétique, si mélodieuse, elle donne envie de valser, et à mon goût elle fait 50% du boulot dans la réussite de cette fabuleuse histoire. Simple conseil : n’ayez aucune attente quant à ce livre car que vous espériez une chose ou l’autre, vous saurez surpris par la tournure de ce roman. Plongez-vous simplement dans sa lecture et prenez cette histoire comme elle vous vient.

EN ATTENDANT BOJANGLES — 160 PAGES — JANVIER 2016 — FINITUDES



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